Hank Jones, p. - George Duvivier, bass - Bobby Durham, drums.
C'est dans la charmante salle de "Aula Magna" dans le château de notre ville, qu'un nombreux public s'est réuni à l'annonce de cette soirée qui prédisait quelques moments sublimes. A la lecture du nom des 3 musiciens annoncés, il aurait fallu un grand malheur pour ne pas se déplacer et vivre ces deux heures de grand bonheur!
Hank Jones est classé dans le groupe des "Grands". Issu en 1918 d'une famille de musiciens - une mère et deux frères Thad et Elvin - il ne tarde pas à acquérir une formation musicale adéquate. En 1944 il a 25 ans. Il est à New York et joue avec Coleman Hawkins, Andy Kirk bien d'autres. En 1947, avec Ella Fitzgerald au sein du JATP.
>Déjà très en vogue et apprécié des musiciens et des amateurs, il est disponible (sideman). Il joue alors avec une multitude de musiciens et accompagne de nombreuses chanteuses célèbres. En compagnie de Milt Hinton, Barry Galbraith et Osie Johnson il réunit une section rythmique de grande classe qui obtient un énorme succès. Hank Jones est un pianiste, de formation traditionnelle qui, tout en utilisant un phrasé proche du jazz moderne a gardé ses racines de la grande époque des années 30/40. Son jeu fluide et scintillant, sa très grande technique le rapproche d'Art Tatum.
Gorge Duvivier, contrebassiste, compositeur est né en 1920 à New York. Il fait de nombreuses études dans des conservatoires. Il débute par le violon pour finalement opter pour la contrebasse. En 1939, il devient professionnel et joue et enregistre avec Coleman Hawkins. En 1942 il est chez Lucky Millinder. En tant qu'arrangeur il écrit pour Jimmie Lunceford, Sy Oliver.. Dès 1950 il accompagne des chanteuses, Nelly Lutcher, Lena Horne, Pearl Bailey... Il a enregistré avec tous les musiciens et orchestres renommés. Sa grande culture musicale en a fait un musicien très recherché pour ses qualités de précision, de sonorité et de volume. Il fut un homme très agréable, calme et profondément religieux.
Bobby Durham, le cadet, figure importante de l’histoire du jazz, est né à Philadelphie en 1937. A peine sorti de l'adolescence, il devient musicien professionnel, jouant avec Duke Ellington, Ella Fitzgerald et dans le trio de Oscar Peterson de 1967 à 1970. A New-York, il a l'occasion de jouer avec Dizzy Gillespie, Count Basie et Lionel Hampton. Sur scène ou en studio il rencontre et enregistre avec Frank Sinatra, James Brown, Marvin Gaye et Ray Charles.
Bobby Durham se produit fréquemment en Europe, soit comme leader, soit comme sideman. C'est un batteur puissant, plein d'idées et se conformant admirablement dans un trio. Ce fut le batteur idéal pour ce trio !
Buck Clayton, leader and arrangeur - Harry Edison, Joe Newman, Ed Lewis, Al Aarons, tp. - Buddy Tate, Earle Warren, Haywood Henry, Preston Love, Skippy Williams, sax. - Curtis Fuller, Eddie Durham, Mel Wanzo, tb - Nat Pierce, p - Freddy Green, g - Eddie Jones, b - Frankie Capp, dm.
Quelle soirée, quel concert et quel souvenir resté gravé dans le coeur de tous. La présence de Buck Clayton venu nous présenter les Count's Men, résultat d'un immense travail de recherche afin de réunir les meilleurs représentant et solistes de l'Orchestre de Count Basie. Immense travail encore que la mise au point d'une telle formation et de l'écriture des arrangements ! Buck nous a prouvé, malgré la maladie qui le poursuivait depuis de nombreuses années, qu'avec beaucoup d'amour et de savoir, il lui était possible de réussir une si grande et belle action.
Joe Bert, g - Lafayette Leake, p - John Littlejohn, g - Buster Benton, g - Bob Stroger, b - Odie Payne, dm.
C'est à nouveau dans ce charmant petit théâtre de l'Echandole, situé dans le Château, que, deux soirs durant, du blues"authentique"fut présenté aux amateurs, venus trop nombreux, en fonction du nombre de fauteuils, s'imprégner des accents de cette musique qui fut à l'origine de la musique Noire Américaine. Évidemment, depuis un siècle, ou plus, l'évolution a permis de modifier l'instrumentation et les amplifications. A l'origine, au temps de l'esclavage, c'est à l'aide de guitares récupérées et rafistolées, de contrebasses sommairement construites avec des matériaux diversement assemblés de cruches "jugs", de planches à laver "washboards". Mais la manière de s'exprimer par le chant vocal, reste le principal moyen de transmettre sa joie et souvent sa peine et ses malheurs.
Un musicien très attendu, tant par la rareté de ses présences que par son talent de pianiste fut Lafayette Leake, né en 1920 dans le Mississippi. Le souvenir de sa façon d'accompagner et d'égrener ses solos resteront à jamais dans nos coeurs. Odie Payne, batteur et chanteur a, lui aussi, laissé une grosse impression, excellent percussionniste, chanteur et animateur, il est irremplacable. Un défaut toutefois, Il insiste pour qu'on lui céde un titre en solo qu'il exécute très bien mais qui n'en finit pas et peut s'allonger jusqu'au quart d'heure. Buster Benton, excellent chanteur et non moins bon guitariste, fait un peu penser à BB King. John Littlejohn, chanteur et guitariste, né en 1931 dans le Mississippi a une carrière très mouvementée. En 1947 il crée une petite formation et se produit dans le Mississippi. Il participe à des émissions de radio puis, jusqu'en 1950, il se prête à toutes les occupations imaginables: transporteur de glace, pompiste, conducteur de bulldozers et même cueilleur de coton. C'est à cette époque qu'il constitue une nouvelle formation, il joue et voyage avec une ribambelle de musiciens. Il se fait un nom et se crée une certaine célébrité. Son jeu de guitare particulier, inspiré d'Elmore James, sa voix chaude, puissante et pleine d'émotion illustre pleinement l'atmosphère de la vie du Sud. Très bien accompagné par Buster Benton et le non moins célèbre guitariste Joe Bert, Le Blues de l'Echandole à Yverdon laissera le souvenir de la belle "époque" du blue traditionnel!